




Photos : © La Salle de bains
Photos : © La Salle de bains
Spaghetti Hoops
Du 19 septembre au 7 novembre 2009From 19 September to 7 November 2009
Spaghetti Hoops est un plat traditionnel qui fait partie de la vie quotidienne britannique et c'est aussi le titre choisi par Anthea Hamilton pour sa première exposition personnelle en France. Dérivé des pâtes italiennes, le spaghetti hoops peut être associé à la bonne qualité des oliviers baignés par soleil, mais qui aurait été transformé en un objet commercial – « l'interprétation de quelque chose de classique dans la culture européenne », explique l'artiste.
La culture pop anglaise est un facteur essentiel de l'œuvre d'Anthea Hamilton, cependant, à La Salle de bains, elle l'aborde davantage en négatif ou comme un repoussoir. Elle portraiture avec humour l'idée (stéréotypée) de l'Europe comme une aire plus sensuelle et philosophique que la Grande-Bretagne. Une image all-over de pâtes couvre les murs de la salle principale et la disposition d'accessoires variés installe une vague atmosphère de carnaval. Grâce à une riche combinaison de matières colorées, brillantes, sensuelles, à la texture parfois presque liquide, Anthea Hamilton recrée l'effet iridescent de la lumière qui réfléchit sur les façades des architectures de la Sérenissime. Les aspects stéréotypiques de la culture vénitienne ou de l'expérience du touriste sont mis en relation avec une imagerie composée d'aliments sains et de corps bien entretenus. Cet environnement séduisant, bien que parfois saturé d'images, évoque avant tout le désir sexuel.
L'association d'images et d'objets est pour le moins incongrue et résulte d'un processus d'improvisation qui est récurrent dans l'œuvre d'Anthea Hamilton. L'artiste rend visible sa position de touriste, qui selon la critique américaine Susan Sontag est essentiellement une activité passive. Que ce soit par le voyage (au sens physique du terme) ou en parcourant des livres à la bibliothèque, Spaghetti hoops évoque une expérience physique autant qu'un parcours intellectuel. La logique personnelle et éphémère tend à émerger à travers la sélection d'objets (trouvés) et d'images que l'artiste puise dans sa collection. Les effets de zoom et d’échelle crées par les jeux scénographiques contribuent à brouiller les pistes et à percevoir l'exposition à la fois comme un tout et comme une série de fragments d'un journal ou d'un carnet de notes. Le contenu personnel ou anecdotique participe du mythe ou personnage de l'artiste, cette collection mise en scène par l'artiste consiste davantage en une tentative d'ébaucher une mémoire collective, notamment en incluant des objets clichés en termes de design.
L'artiste organise ces éléments en prenant avant tout en compte les caractéristiques architecturales du lieu. Le statut de chaque objet dépend ensuite de son format et de sa place physique. Par exemple, la page du livre, avec une vue intérieure de l’église Santa Maria Formosa, met en abyme la forme cintrée des fenêtres de l'espace d'exposition comme celle des posters collés aux murs. Cette page est devenue image, mais sa source physique, le livre lui-même demeure visible et opaque. Inversement, le rideau de lamelles est fait d'une image, de celle d'un homme au corps harmonieusement sculpté qui fonctionne comme le canon de l’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci. Cependant, l'image est ici un écran, non plus de projection, mais un écran à travers lequel il faut regarder.
AH navigue d’une façon décomplexée entre le kitsch et le sublime. Elle s’approprie des images qu’elle redimensionne sur des supports à grande échelle, modifiant ainsi considérablement la perception de l’espace d’exposition. Le all-over de pâtes sur les murs de la salle principale fonctionne comme une teinte homogène ou un fond commun à tous les objets rassemblés. Certains objets ne subissent pas de transformation particulière et sont livrés comme tels, ils comptent parfois plus pour leurs compositions visuelles que pour leurs significations iconographiques. Les matériaux se reflètent sur les éléments environnants, la brillance du sol et du poster cintré contribuent à cet effet, la transparence des socles ou boîtes en plexiglas laissent ouvertes créent des perspectives quasi-architecturales. La conjugaison de ces matières et les diverses interventions ornementales créent des effets de zoom. Les objets tridimensionnels donnent parfois l’impression d’être plats et inversement.
Une des composantes essentielles de l’œuvre d’AH est le temps passé dans l’espace d’exposition à assembler et ajuster cette collection d’objets et d’images. L’artiste conçoit son décor à la manière d’un réalisateur de cinéma. Les salles sont arrangées plan par plan. Chaque élément est méticuleusement placé et une attention particulière est accordée à l’espace crée par chaque objet et entre les objets, révélant ainsi leur potentiel performatif ou théâtral.
La culture pop anglaise est un facteur essentiel de l'œuvre d'Anthea Hamilton, cependant, à La Salle de bains, elle l'aborde davantage en négatif ou comme un repoussoir. Elle portraiture avec humour l'idée (stéréotypée) de l'Europe comme une aire plus sensuelle et philosophique que la Grande-Bretagne. Une image all-over de pâtes couvre les murs de la salle principale et la disposition d'accessoires variés installe une vague atmosphère de carnaval. Grâce à une riche combinaison de matières colorées, brillantes, sensuelles, à la texture parfois presque liquide, Anthea Hamilton recrée l'effet iridescent de la lumière qui réfléchit sur les façades des architectures de la Sérenissime. Les aspects stéréotypiques de la culture vénitienne ou de l'expérience du touriste sont mis en relation avec une imagerie composée d'aliments sains et de corps bien entretenus. Cet environnement séduisant, bien que parfois saturé d'images, évoque avant tout le désir sexuel.
L'association d'images et d'objets est pour le moins incongrue et résulte d'un processus d'improvisation qui est récurrent dans l'œuvre d'Anthea Hamilton. L'artiste rend visible sa position de touriste, qui selon la critique américaine Susan Sontag est essentiellement une activité passive. Que ce soit par le voyage (au sens physique du terme) ou en parcourant des livres à la bibliothèque, Spaghetti hoops évoque une expérience physique autant qu'un parcours intellectuel. La logique personnelle et éphémère tend à émerger à travers la sélection d'objets (trouvés) et d'images que l'artiste puise dans sa collection. Les effets de zoom et d’échelle crées par les jeux scénographiques contribuent à brouiller les pistes et à percevoir l'exposition à la fois comme un tout et comme une série de fragments d'un journal ou d'un carnet de notes. Le contenu personnel ou anecdotique participe du mythe ou personnage de l'artiste, cette collection mise en scène par l'artiste consiste davantage en une tentative d'ébaucher une mémoire collective, notamment en incluant des objets clichés en termes de design.
L'artiste organise ces éléments en prenant avant tout en compte les caractéristiques architecturales du lieu. Le statut de chaque objet dépend ensuite de son format et de sa place physique. Par exemple, la page du livre, avec une vue intérieure de l’église Santa Maria Formosa, met en abyme la forme cintrée des fenêtres de l'espace d'exposition comme celle des posters collés aux murs. Cette page est devenue image, mais sa source physique, le livre lui-même demeure visible et opaque. Inversement, le rideau de lamelles est fait d'une image, de celle d'un homme au corps harmonieusement sculpté qui fonctionne comme le canon de l’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci. Cependant, l'image est ici un écran, non plus de projection, mais un écran à travers lequel il faut regarder.
AH navigue d’une façon décomplexée entre le kitsch et le sublime. Elle s’approprie des images qu’elle redimensionne sur des supports à grande échelle, modifiant ainsi considérablement la perception de l’espace d’exposition. Le all-over de pâtes sur les murs de la salle principale fonctionne comme une teinte homogène ou un fond commun à tous les objets rassemblés. Certains objets ne subissent pas de transformation particulière et sont livrés comme tels, ils comptent parfois plus pour leurs compositions visuelles que pour leurs significations iconographiques. Les matériaux se reflètent sur les éléments environnants, la brillance du sol et du poster cintré contribuent à cet effet, la transparence des socles ou boîtes en plexiglas laissent ouvertes créent des perspectives quasi-architecturales. La conjugaison de ces matières et les diverses interventions ornementales créent des effets de zoom. Les objets tridimensionnels donnent parfois l’impression d’être plats et inversement.
Une des composantes essentielles de l’œuvre d’AH est le temps passé dans l’espace d’exposition à assembler et ajuster cette collection d’objets et d’images. L’artiste conçoit son décor à la manière d’un réalisateur de cinéma. Les salles sont arrangées plan par plan. Chaque élément est méticuleusement placé et une attention particulière est accordée à l’espace crée par chaque objet et entre les objets, révélant ainsi leur potentiel performatif ou théâtral.
Spaghetti Hoops is the name of a food which is part of the British everyday life, and this is also the title chosen by Anthea Hamilton for her solo show in France "Derivative of Italian pasta, spaghetti hoops is a dish that we can associate with beautiful quality of light gnarled olive trees but is mutated into a commercial object - a very British interpretation of something classically European".
British Pop Culture is an influential factor in Anthea Hamilton's work, at La Salle de bains, she approaches it as an embossing tool or as a hollow vessel. She humorously portrays the idea of Venice as being a more sensuous or philosophical place (stereotypically). An all-over image of pasta covers the walls, and the display of various props echoes the atmosphere of a carnival. With a colourful and sensual combination of glossy, shiny and liquid textures Anthea Hamilton also recreates the iridescent effect of the light of the Serenissima. The stereotypical aspects of the Venetian culture or the tourist experience is put in relation to the photographic styling of healthy food and toned body. This seducing, yet overloaded, environment is rooted in ideas about sexual desire.
The incongruous association of objects and images gathered in this show results from an improvisatory process which is recurrent in AH's work. The artist makes visible her position as a tourist, which according to Susan Sontag essentially implies a passive activity. By a physical journey or browsing books at the library, Spaghetti Hoops witnesses a physical experience as well as an intellectual journey. The personal and ephemeral logic tends to be revealed through a selection of (found) objects and images taken from her collection. Due to some zoom effects in the display, the show can be perceived as a whole set as well as fragments of a journal or notebook. The personal or anecdotal content clearly participates in a myth, and the collection shown by the artist consists more of a collective memory, including nostalgic clichés through banal design objects.
The artist staged the set according to the architectural features of the exhibition space. The status of each element depends on its format and its display. The photograph of the page from an architectual reference book, with the view of Santa Maria Formosa's arches echo the arches of the exhibition space, becomes an image. However, the physical source, the book itself as an object, remains visible and opaque. Inversely the blind made with the seated man, the image becomes almost transparent, as a screen the viewer could look through instead of at.
With no inhibition, AH plays on the edge of the kitsch and the sublime: she appropriates images, transforming them into large-scale patterns which considerably changes the perception of the space. Afterwards this creates the impression of a homogenous hue such as a uniform background for all the objects. AH also brings found objects and leaves them as such, some of them count more for their visual compositions, than for their iconographical meanings. The materials reflect onto the surrounding elements, the silver floor as well as the silver biforate form poster tends to create mirroring effects, and the transparency of Perspex boxes or plinths leaves the background visible and opens quasi-architectural perspective illusions. All those ornamental interventions contribute to create zoom effects and sometimes creates the illusion of flatness for three-dimensional objects and inversely too. The time the artist spends in the exhibition space, installing her kind of stage set, is one of the most vital components of her practice. She physically develops a device comparable to a filmic construction, working shot by shot, arranging objects and especially creating singular spaces between one another in order to reveal their performative or theatrical potential.
British Pop Culture is an influential factor in Anthea Hamilton's work, at La Salle de bains, she approaches it as an embossing tool or as a hollow vessel. She humorously portrays the idea of Venice as being a more sensuous or philosophical place (stereotypically). An all-over image of pasta covers the walls, and the display of various props echoes the atmosphere of a carnival. With a colourful and sensual combination of glossy, shiny and liquid textures Anthea Hamilton also recreates the iridescent effect of the light of the Serenissima. The stereotypical aspects of the Venetian culture or the tourist experience is put in relation to the photographic styling of healthy food and toned body. This seducing, yet overloaded, environment is rooted in ideas about sexual desire.
The incongruous association of objects and images gathered in this show results from an improvisatory process which is recurrent in AH's work. The artist makes visible her position as a tourist, which according to Susan Sontag essentially implies a passive activity. By a physical journey or browsing books at the library, Spaghetti Hoops witnesses a physical experience as well as an intellectual journey. The personal and ephemeral logic tends to be revealed through a selection of (found) objects and images taken from her collection. Due to some zoom effects in the display, the show can be perceived as a whole set as well as fragments of a journal or notebook. The personal or anecdotal content clearly participates in a myth, and the collection shown by the artist consists more of a collective memory, including nostalgic clichés through banal design objects.
The artist staged the set according to the architectural features of the exhibition space. The status of each element depends on its format and its display. The photograph of the page from an architectual reference book, with the view of Santa Maria Formosa's arches echo the arches of the exhibition space, becomes an image. However, the physical source, the book itself as an object, remains visible and opaque. Inversely the blind made with the seated man, the image becomes almost transparent, as a screen the viewer could look through instead of at.
With no inhibition, AH plays on the edge of the kitsch and the sublime: she appropriates images, transforming them into large-scale patterns which considerably changes the perception of the space. Afterwards this creates the impression of a homogenous hue such as a uniform background for all the objects. AH also brings found objects and leaves them as such, some of them count more for their visual compositions, than for their iconographical meanings. The materials reflect onto the surrounding elements, the silver floor as well as the silver biforate form poster tends to create mirroring effects, and the transparency of Perspex boxes or plinths leaves the background visible and opens quasi-architectural perspective illusions. All those ornamental interventions contribute to create zoom effects and sometimes creates the illusion of flatness for three-dimensional objects and inversely too. The time the artist spends in the exhibition space, installing her kind of stage set, is one of the most vital components of her practice. She physically develops a device comparable to a filmic construction, working shot by shot, arranging objects and especially creating singular spaces between one another in order to reveal their performative or theatrical potential.

Spaghetti Hoops, 2009
carton d'invitation
Anthea Hamilton, née en 1978 (Angleterre).
Vit et travaille à Londres.
Représentée par Ibid Projects.
Vit et travaille à Londres.
Représentée par Ibid Projects.
Anthea Hamilton, née en 1978 (Angleterre).
Vit et travaille à Londres.
Représentée par Ibid Projects.
Vit et travaille à Londres.
Représentée par Ibid Projects.
La Salle de bains reçoit le soutien du Ministère de la Culture DRAC Auvergne-Rhône-Alpes,
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.