


Photos : © La Salle de bains
Photos : © La Salle de bains
We’re Gone
Du 13 septembre au 20 octobre 2001From 13 September to 20 October 2001
Les algues recouvrent entièrement la cour de La Salle de bains. Disposées en tas irréguliers, les algues marines, fucus, ascophyllum, et autre lichen rouge, s’immiscent partout. Illégitimes, elles s’emparent d’un territoire peu familier. Les thalles semblent sortir tout droit des cavités et autres accidents de la cour… Au seuil de la salle d’exposition, les voici à nouveau… Omniprésentes. Réhydratées, elles retrouvent un semblant de lustre, de brillant... Mais ce brillant n’est qu’artifice. Trompeur et vain. Improbable occupation. Nostoc – algue gélatineuse des sols humides – et lichen, s’étaient déjà emparés des lieux. Les voici qui cèdent leur place à cet autre végétal chlorophyllien qui abonde sur les côtes rocheuses – son milieu d’origine – dans la zone de balancement des marées. L’installation est tout à la fois, évocation nostalgique d’un ailleurs et dispositif “scénique” que d’évidentes préoccupations écologiques traversent. La procédure n’est pas sans rappeler l’une des précédentes installations de Sylvie Sepic (La Salle de bains, 2000, Sous-Marine). Elle présente également une photographie, sorte de préambule indiciel à la part seconde ou première de son installation végétale : l’image d’un oursin, niché sur une clavicule humaine. “Hôte” indésirable, parasitaire. Parasitaires comme le sont aussi les algues de la cour…
Les travaux de Pascal Poulain relèvent d’un dessein programmatique. À Valence (Art 3, 2001, Ma bétonneuse, ton avion, son car), il avait présenté l’image d’un bus de tourisme. L’image “modèle”, agrandie à échelle 1, tirée sur bâche, s’étirait sur les murs et le plafond. En totale adéquation avec les intentions de son auteur, elle était limitée, contrainte par l’espace, devenu inapproprié à sa brusque démesure. Pour La Salle de bains, l’image qu’il ré-invente reproduit les formes partielles d’un avion. Poste de pilotage, dérive. Avant, arrière. Image “modèle”, numérisée, toujours, objet concret, surdéterminé de la modélisation, qui renvoie aux données propres à l’ingénierie industrielle. Cotes et codes. Signe. À l’inverse du véhicule de Valence, nulles traces ne se remarquent “d’hybridation photographique” Pascal Poulain présente ici, la “peau”, l’enveloppe “plastique”, tronquée et simplifiée à l’extrême de l’avion, devenu avion-signe. Jaune. L’adhésif, d’un jaune éclatant, “acrylique”, brillant, est directement appliqué sur les murs mats. Il recouvre une partie seulement de la surface donnée. Hybride. L’image-objet, objet-image, se plie, et s’adapte au volume – qui ne saurait contenir un avion tout entier –, de fait inapproprié, sous-dimensionné, donnant ainsi une nouvelle confi guration à l’espace. Pascal Poulain ne cherche pas à restituer la “lisse” image des sujets puisés dans la tangible réalité. Ce qu’il propose ? Une re-présentation possible, souhaitable, dépourvue de toute fonctionnalité. Son travail est de l’ordre du sous-entendu, de la recherche. Chaque élément processuel engagé s’inscrit au plus près du lieu qui le reçoit et cherche à en donner une image “physique” qui soit révélatrice.
Parcourant les volumes intérieurs et extérieurs de La Salle de bains : le son. Espace sonore. Conçue par Blue Baboon et Frz, cette pièce combine voix et mélodies. Les trois notes du thème – reprises d’un album des Beach Boys (Pet Sounds) - ont été figées comme un jingle. Et le jingle étiré ou compressé. Les accidents de voix, le thème de trois notes se retrouvent en séquences plus ou moins longues ponctuées de silences qui invitent à l’attente… Évidence de recouvrement. Envisagé comme une sorte de nappe, de plafond musical, le son recouvre les différents éléments de l’exposition We’re gone. Il constitue l’une des parts égales du dispositif stratifié mis en œuvre ici. Il en est aussi la “césure” essentielle.
Sophie Belle
Les travaux de Pascal Poulain relèvent d’un dessein programmatique. À Valence (Art 3, 2001, Ma bétonneuse, ton avion, son car), il avait présenté l’image d’un bus de tourisme. L’image “modèle”, agrandie à échelle 1, tirée sur bâche, s’étirait sur les murs et le plafond. En totale adéquation avec les intentions de son auteur, elle était limitée, contrainte par l’espace, devenu inapproprié à sa brusque démesure. Pour La Salle de bains, l’image qu’il ré-invente reproduit les formes partielles d’un avion. Poste de pilotage, dérive. Avant, arrière. Image “modèle”, numérisée, toujours, objet concret, surdéterminé de la modélisation, qui renvoie aux données propres à l’ingénierie industrielle. Cotes et codes. Signe. À l’inverse du véhicule de Valence, nulles traces ne se remarquent “d’hybridation photographique” Pascal Poulain présente ici, la “peau”, l’enveloppe “plastique”, tronquée et simplifiée à l’extrême de l’avion, devenu avion-signe. Jaune. L’adhésif, d’un jaune éclatant, “acrylique”, brillant, est directement appliqué sur les murs mats. Il recouvre une partie seulement de la surface donnée. Hybride. L’image-objet, objet-image, se plie, et s’adapte au volume – qui ne saurait contenir un avion tout entier –, de fait inapproprié, sous-dimensionné, donnant ainsi une nouvelle confi guration à l’espace. Pascal Poulain ne cherche pas à restituer la “lisse” image des sujets puisés dans la tangible réalité. Ce qu’il propose ? Une re-présentation possible, souhaitable, dépourvue de toute fonctionnalité. Son travail est de l’ordre du sous-entendu, de la recherche. Chaque élément processuel engagé s’inscrit au plus près du lieu qui le reçoit et cherche à en donner une image “physique” qui soit révélatrice.
Parcourant les volumes intérieurs et extérieurs de La Salle de bains : le son. Espace sonore. Conçue par Blue Baboon et Frz, cette pièce combine voix et mélodies. Les trois notes du thème – reprises d’un album des Beach Boys (Pet Sounds) - ont été figées comme un jingle. Et le jingle étiré ou compressé. Les accidents de voix, le thème de trois notes se retrouvent en séquences plus ou moins longues ponctuées de silences qui invitent à l’attente… Évidence de recouvrement. Envisagé comme une sorte de nappe, de plafond musical, le son recouvre les différents éléments de l’exposition We’re gone. Il constitue l’une des parts égales du dispositif stratifié mis en œuvre ici. Il en est aussi la “césure” essentielle.
Sophie Belle
Les algues recouvrent entièrement la cour de La Salle de bains. Disposées en tas irréguliers, les algues marines, fucus, ascophyllum, et autre lichen rouge, s’immiscent partout. Illégitimes, elles s’emparent d’un territoire peu familier. Les thalles semblent sortir tout droit des cavités et autres accidents de la cour… Au seuil de la salle d’exposition, les voici à nouveau… Omniprésentes. Réhydratées, elles retrouvent un semblant de lustre, de brillant... Mais ce brillant n’est qu’artifice. Trompeur et vain. Improbable occupation. Nostoc – algue gélatineuse des sols humides – et lichen, s’étaient déjà emparés des lieux. Les voici qui cèdent leur place à cet autre végétal chlorophyllien qui abonde sur les côtes rocheuses – son milieu d’origine – dans la zone de balancement des marées. L’installation est tout à la fois, évocation nostalgique d’un ailleurs et dispositif “scénique” que d’évidentes préoccupations écologiques traversent. La procédure n’est pas sans rappeler l’une des précédentes installations de Sylvie Sepic (La Salle de bains, 2000, Sous-Marine). Elle présente également une photographie, sorte de préambule indiciel à la part seconde ou première de son installation végétale : l’image d’un oursin, niché sur une clavicule humaine. “Hôte” indésirable, parasitaire. Parasitaires comme le sont aussi les algues de la cour…
Les travaux de Pascal Poulain relèvent d’un dessein programmatique. À Valence (Art 3, 2001, Ma bétonneuse, ton avion, son car), il avait présenté l’image d’un bus de tourisme. L’image “modèle”, agrandie à échelle 1, tirée sur bâche, s’étirait sur les murs et le plafond. En totale adéquation avec les intentions de son auteur, elle était limitée, contrainte par l’espace, devenu inapproprié à sa brusque démesure. Pour La Salle de bains, l’image qu’il ré-invente reproduit les formes partielles d’un avion. Poste de pilotage, dérive. Avant, arrière. Image “modèle”, numérisée, toujours, objet concret, surdéterminé de la modélisation, qui renvoie aux données propres à l’ingénierie industrielle. Cotes et codes. Signe. À l’inverse du véhicule de Valence, nulles traces ne se remarquent “d’hybridation photographique” Pascal Poulain présente ici, la “peau”, l’enveloppe “plastique”, tronquée et simplifiée à l’extrême de l’avion, devenu avion-signe. Jaune. L’adhésif, d’un jaune éclatant, “acrylique”, brillant, est directement appliqué sur les murs mats. Il recouvre une partie seulement de la surface donnée. Hybride. L’image-objet, objet-image, se plie, et s’adapte au volume – qui ne saurait contenir un avion tout entier –, de fait inapproprié, sous-dimensionné, donnant ainsi une nouvelle confi guration à l’espace. Pascal Poulain ne cherche pas à restituer la “lisse” image des sujets puisés dans la tangible réalité. Ce qu’il propose ? Une re-présentation possible, souhaitable, dépourvue de toute fonctionnalité. Son travail est de l’ordre du sous-entendu, de la recherche. Chaque élément processuel engagé s’inscrit au plus près du lieu qui le reçoit et cherche à en donner une image “physique” qui soit révélatrice.
Parcourant les volumes intérieurs et extérieurs de La Salle de bains : le son. Espace sonore. Conçue par Blue Baboon et Frz, cette pièce combine voix et mélodies. Les trois notes du thème – reprises d’un album des Beach Boys (Pet Sounds) - ont été figées comme un jingle. Et le jingle étiré ou compressé. Les accidents de voix, le thème de trois notes se retrouvent en séquences plus ou moins longues ponctuées de silences qui invitent à l’attente… Évidence de recouvrement. Envisagé comme une sorte de nappe, de plafond musical, le son recouvre les différents éléments de l’exposition We’re gone. Il constitue l’une des parts égales du dispositif stratifié mis en œuvre ici. Il en est aussi la “césure” essentielle.
Sophie Belle
Les travaux de Pascal Poulain relèvent d’un dessein programmatique. À Valence (Art 3, 2001, Ma bétonneuse, ton avion, son car), il avait présenté l’image d’un bus de tourisme. L’image “modèle”, agrandie à échelle 1, tirée sur bâche, s’étirait sur les murs et le plafond. En totale adéquation avec les intentions de son auteur, elle était limitée, contrainte par l’espace, devenu inapproprié à sa brusque démesure. Pour La Salle de bains, l’image qu’il ré-invente reproduit les formes partielles d’un avion. Poste de pilotage, dérive. Avant, arrière. Image “modèle”, numérisée, toujours, objet concret, surdéterminé de la modélisation, qui renvoie aux données propres à l’ingénierie industrielle. Cotes et codes. Signe. À l’inverse du véhicule de Valence, nulles traces ne se remarquent “d’hybridation photographique” Pascal Poulain présente ici, la “peau”, l’enveloppe “plastique”, tronquée et simplifiée à l’extrême de l’avion, devenu avion-signe. Jaune. L’adhésif, d’un jaune éclatant, “acrylique”, brillant, est directement appliqué sur les murs mats. Il recouvre une partie seulement de la surface donnée. Hybride. L’image-objet, objet-image, se plie, et s’adapte au volume – qui ne saurait contenir un avion tout entier –, de fait inapproprié, sous-dimensionné, donnant ainsi une nouvelle confi guration à l’espace. Pascal Poulain ne cherche pas à restituer la “lisse” image des sujets puisés dans la tangible réalité. Ce qu’il propose ? Une re-présentation possible, souhaitable, dépourvue de toute fonctionnalité. Son travail est de l’ordre du sous-entendu, de la recherche. Chaque élément processuel engagé s’inscrit au plus près du lieu qui le reçoit et cherche à en donner une image “physique” qui soit révélatrice.
Parcourant les volumes intérieurs et extérieurs de La Salle de bains : le son. Espace sonore. Conçue par Blue Baboon et Frz, cette pièce combine voix et mélodies. Les trois notes du thème – reprises d’un album des Beach Boys (Pet Sounds) - ont été figées comme un jingle. Et le jingle étiré ou compressé. Les accidents de voix, le thème de trois notes se retrouvent en séquences plus ou moins longues ponctuées de silences qui invitent à l’attente… Évidence de recouvrement. Envisagé comme une sorte de nappe, de plafond musical, le son recouvre les différents éléments de l’exposition We’re gone. Il constitue l’une des parts égales du dispositif stratifié mis en œuvre ici. Il en est aussi la “césure” essentielle.
Sophie Belle

We’re Gone, 2001
Affiche
Frz, né en 1971 (France).
Vit et travaille à Lyon.
Vit et travaille à Lyon.
Frz, né en 1971 (France).
Vit et travaille à Lyon.
Vit et travaille à Lyon.
Pascal Poulain, né en 1972 (France).
Vit et travaille à Lyon.
Vit et travaille à Lyon.
Pascal Poulain, né en 1972 (France).
Vit et travaille à Lyon.
Vit et travaille à Lyon.
Sylvie Sepic vit et travaille à Lyon.
Sylvie Sepic vit et travaille à Lyon.
Cette exposition a reçu le soutien de Aspic Records.