







Photos : © La Salle de bains
Photos : © La Salle de bains
Discrétion / Détermination
Du 21 juin au 31 juillet 2010From 21 June to 31 July 2010
La présente exposition à La Salle de Bains s'articule en deux propositions parallèles : l'exposition personnelle de l'artiste britannique Sara MacKillop intitulée Addendum et l'exposition collective Discrétion/Détermination rassemblant des œuvres de Pierre-Olivier Arnaud, Elena Bajo, Nicolas Guiot, Shaan Syed et Adam Thompson. En regard d'Addendum, l’exposition collective Discrétion/Détermination réunit des processus artistiques participant de la sélection d’objets ou d’images trouvés et de la destruction ou de la déconstruction de la photographie et de la peinture.
Discrétion/Détermination réunit des œuvres dont les processus de création participent de la destruction ou de la déconstruction de l’image, qu’elle soit picturale ou photographique. Ce sont des coïncidences de prime abord extrêmement formelles qui ont opéré comme un dénominateur commun ou vecteur questionnant l’intensité du geste artistique, sa radicalité, son degré d’intentionnalité et sa perceptibilité. L’homogénéité visuelle qui se dégage de l’ensemble s’appuie sur la récurrence des matériaux bruts, abîmés, délabrés ou vandalisés. À cet égard, la moins ambiguë est sans doute la peinture écrasée de Nicolas Guiot. Ce dernier, par un geste performatif, a clairement délimité l’espace propre de son œuvre. Par un rapide retournement, la surface picturale s’est retrouvée face au mur. Le monochrome, plaqué donc invisible, ne laisse s’échapper que de larges coulures jaunes qui, se répandant sur le sol, forment une flaque lisse. Il en est de même pour Is music the essence of words ? I wrote messages but received no reply (2010) d’Elena Bajo. Ces peintures décharnées, dont il ne reste que des châssis imbriqués les uns dans les autres, sont maintenus de façon précaire par de l’adhésif. Vandalisme puis reconstruction primaire, ces gestes érigent une structure ajourée, faite de peintures à travers lesquelles il est de nouveau possible de voir. L’autonomie de ces œuvres est plus facilement saisissable, notamment du fait de leur impact visuel. En comparaison avec les autres œuvres, celles de Bajo et Guiot détonnent par leur approche plus littérale de la déconstruction, voire du degré zéro de la peinture.
Les peintures de Shaan Syed, composées d’huile de lin ou de moteur sur toile brute, interrogent également la matérialité de la peinture, notamment par l’absence de pigment et l’utilisation du liant pur. Ce geste accidentel, qui s’est produit dans l’atelier, ne s’est pas interrompu et a même été prolongé par la réalisation d’une série. L’huile continue de pénétrer, de se répandre voire de tâcher le tissu de la toile. L’œuvre est ainsi en permanente évolution, la toile s’auto détériorant au fil du temps. Ainsi dialoguent ces œuvres et leurs états éphémères, celles de Syed sont in progress, celle de Guiot est in situ donc unique, et la suite logique de la sculpture de Bajo est d’être démantelée, les châssis remis dans la rue et, qui sait, peut-être à leur tour récupérés ou détruits.
Le réemploi et l’accident sont également des aspects récurrents de la pratique d’Adam Thompson qui livre une série de panneaux d’affichages solarisés trouvés tels quels dans la rue. Les traces des affiches qui y étaient anciennement accrochées demeurent en négatif. Ces objets trouvés impliquent l’existence physique d’une œuvre latente (donc pas uniquement préexistante dans l’imagination de l’artiste). L’objet jugé obsolète ou inefficace, déposé dans la rue par une personne lambda tel un déchet, serait comme endormi ou en thanatose, cette simulation animale de la mort par un arrêt de la respiration. Puis il est réactivé par l’artiste et devient œuvre. Ce processus entropique consiste soit en une sélection, combinée ensuite à une invitation implicite qui vise à reconsidérer l’objet, soit en une intervention minime ou imperceptible pour le spectateur. Par exemple, le cadre en aluminium du grand panneau d’affichage a été réalisé par Adam Thompson, puis ajouté à l’objet trouvé. De même l’œuvre de Pierre-Olivier Arnaud, qui se compose de quatre éléments (une feuille comportant du texte, deux
impressions et un cadre vide) résulte d’une opération de sélection parmi des objets et images (imprimées ou digitales) considérés comme des « déchets » de notre société.
Hormis la décision d’être exposé au sol, le cadre vide à la vitre brisée n’a subi aucune intervention si ce n’est d’être déplacé. Quant aux autres éléments, Arnaud les a récupérés lors de ce qu’il nomme un « second tri », c’est-à-dire parmi les rebuts de son atelier, pour la plupart des images et textes ayant reçu un traitement minime voire aléatoire en fonction des paramètres de l’imprimante ou de l’ordinateur. Le texte imprimé sur une feuille froissée et encadrée compile trois titres provisoires d’exposition que l’artiste a trouvés sur des sites Internet et qu’il a ensuite copiés/collés. Arnaud joue sur la temporalité de l’image, sur le temps de sa construction, de son apparition, de sa disparition et sur les effets de révélation ou de retardement. Le sens même de ces trois titres annonce un événement à venir ou différer et impliquent une réalisation potentielle (les titres sont provisoires, ils attestent des possibilités et pourront ultérieurement être choisis ou non, donc disparaître ou rester). Autres gestes par lesquels l’artiste opère : le recadrage aléatoire, la désaturation des noirs et des blancs ou le paramétrage automatique de l’imprimante.
De l’altération à la disparition en passant par l’abstraction, il est question de décolorer, de délaver, de fondre et de superposer tout en gardant la transparence, de transformer, certes, mais de manière presque perverse sinon paradoxale.
Caroline Soyez-Petithomme
Discrétion/Détermination réunit des œuvres dont les processus de création participent de la destruction ou de la déconstruction de l’image, qu’elle soit picturale ou photographique. Ce sont des coïncidences de prime abord extrêmement formelles qui ont opéré comme un dénominateur commun ou vecteur questionnant l’intensité du geste artistique, sa radicalité, son degré d’intentionnalité et sa perceptibilité. L’homogénéité visuelle qui se dégage de l’ensemble s’appuie sur la récurrence des matériaux bruts, abîmés, délabrés ou vandalisés. À cet égard, la moins ambiguë est sans doute la peinture écrasée de Nicolas Guiot. Ce dernier, par un geste performatif, a clairement délimité l’espace propre de son œuvre. Par un rapide retournement, la surface picturale s’est retrouvée face au mur. Le monochrome, plaqué donc invisible, ne laisse s’échapper que de larges coulures jaunes qui, se répandant sur le sol, forment une flaque lisse. Il en est de même pour Is music the essence of words ? I wrote messages but received no reply (2010) d’Elena Bajo. Ces peintures décharnées, dont il ne reste que des châssis imbriqués les uns dans les autres, sont maintenus de façon précaire par de l’adhésif. Vandalisme puis reconstruction primaire, ces gestes érigent une structure ajourée, faite de peintures à travers lesquelles il est de nouveau possible de voir. L’autonomie de ces œuvres est plus facilement saisissable, notamment du fait de leur impact visuel. En comparaison avec les autres œuvres, celles de Bajo et Guiot détonnent par leur approche plus littérale de la déconstruction, voire du degré zéro de la peinture.
Les peintures de Shaan Syed, composées d’huile de lin ou de moteur sur toile brute, interrogent également la matérialité de la peinture, notamment par l’absence de pigment et l’utilisation du liant pur. Ce geste accidentel, qui s’est produit dans l’atelier, ne s’est pas interrompu et a même été prolongé par la réalisation d’une série. L’huile continue de pénétrer, de se répandre voire de tâcher le tissu de la toile. L’œuvre est ainsi en permanente évolution, la toile s’auto détériorant au fil du temps. Ainsi dialoguent ces œuvres et leurs états éphémères, celles de Syed sont in progress, celle de Guiot est in situ donc unique, et la suite logique de la sculpture de Bajo est d’être démantelée, les châssis remis dans la rue et, qui sait, peut-être à leur tour récupérés ou détruits.
Le réemploi et l’accident sont également des aspects récurrents de la pratique d’Adam Thompson qui livre une série de panneaux d’affichages solarisés trouvés tels quels dans la rue. Les traces des affiches qui y étaient anciennement accrochées demeurent en négatif. Ces objets trouvés impliquent l’existence physique d’une œuvre latente (donc pas uniquement préexistante dans l’imagination de l’artiste). L’objet jugé obsolète ou inefficace, déposé dans la rue par une personne lambda tel un déchet, serait comme endormi ou en thanatose, cette simulation animale de la mort par un arrêt de la respiration. Puis il est réactivé par l’artiste et devient œuvre. Ce processus entropique consiste soit en une sélection, combinée ensuite à une invitation implicite qui vise à reconsidérer l’objet, soit en une intervention minime ou imperceptible pour le spectateur. Par exemple, le cadre en aluminium du grand panneau d’affichage a été réalisé par Adam Thompson, puis ajouté à l’objet trouvé. De même l’œuvre de Pierre-Olivier Arnaud, qui se compose de quatre éléments (une feuille comportant du texte, deux
impressions et un cadre vide) résulte d’une opération de sélection parmi des objets et images (imprimées ou digitales) considérés comme des « déchets » de notre société.
Hormis la décision d’être exposé au sol, le cadre vide à la vitre brisée n’a subi aucune intervention si ce n’est d’être déplacé. Quant aux autres éléments, Arnaud les a récupérés lors de ce qu’il nomme un « second tri », c’est-à-dire parmi les rebuts de son atelier, pour la plupart des images et textes ayant reçu un traitement minime voire aléatoire en fonction des paramètres de l’imprimante ou de l’ordinateur. Le texte imprimé sur une feuille froissée et encadrée compile trois titres provisoires d’exposition que l’artiste a trouvés sur des sites Internet et qu’il a ensuite copiés/collés. Arnaud joue sur la temporalité de l’image, sur le temps de sa construction, de son apparition, de sa disparition et sur les effets de révélation ou de retardement. Le sens même de ces trois titres annonce un événement à venir ou différer et impliquent une réalisation potentielle (les titres sont provisoires, ils attestent des possibilités et pourront ultérieurement être choisis ou non, donc disparaître ou rester). Autres gestes par lesquels l’artiste opère : le recadrage aléatoire, la désaturation des noirs et des blancs ou le paramétrage automatique de l’imprimante.
De l’altération à la disparition en passant par l’abstraction, il est question de décolorer, de délaver, de fondre et de superposer tout en gardant la transparence, de transformer, certes, mais de manière presque perverse sinon paradoxale.
Caroline Soyez-Petithomme
La présente exposition à La Salle de Bains s'articule en deux propositions parallèles : l'exposition personnelle de l'artiste britannique Sara MacKillop intitulée Addendum et l'exposition collective Discrétion/Détermination rassemblant des œuvres de Pierre-Olivier Arnaud, Elena Bajo, Nicolas Guiot, Shaan Syed et Adam Thompson. En regard d'Addendum, l’exposition collective Discrétion/Détermination réunit des processus artistiques participant de la sélection d’objets ou d’images trouvés et de la destruction ou de la déconstruction de la photographie et de la peinture.
Discrétion/Détermination réunit des œuvres dont les processus de création participent de la destruction ou de la déconstruction de l’image, qu’elle soit picturale ou photographique. Ce sont des coïncidences de prime abord extrêmement formelles qui ont opéré comme un dénominateur commun ou vecteur questionnant l’intensité du geste artistique, sa radicalité, son degré d’intentionnalité et sa perceptibilité. L’homogénéité visuelle qui se dégage de l’ensemble s’appuie sur la récurrence des matériaux bruts, abîmés, délabrés ou vandalisés. À cet égard, la moins ambiguë est sans doute la peinture écrasée de Nicolas Guiot. Ce dernier, par un geste performatif, a clairement délimité l’espace propre de son œuvre. Par un rapide retournement, la surface picturale s’est retrouvée face au mur. Le monochrome, plaqué donc invisible, ne laisse s’échapper que de larges coulures jaunes qui, se répandant sur le sol, forment une flaque lisse. Il en est de même pour Is music the essence of words ? I wrote messages but received no reply (2010) d’Elena Bajo. Ces peintures décharnées, dont il ne reste que des châssis imbriqués les uns dans les autres, sont maintenus de façon précaire par de l’adhésif. Vandalisme puis reconstruction primaire, ces gestes érigent une structure ajourée, faite de peintures à travers lesquelles il est de nouveau possible de voir. L’autonomie de ces œuvres est plus facilement saisissable, notamment du fait de leur impact visuel. En comparaison avec les autres œuvres, celles de Bajo et Guiot détonnent par leur approche plus littérale de la déconstruction, voire du degré zéro de la peinture.
Les peintures de Shaan Syed, composées d’huile de lin ou de moteur sur toile brute, interrogent également la matérialité de la peinture, notamment par l’absence de pigment et l’utilisation du liant pur. Ce geste accidentel, qui s’est produit dans l’atelier, ne s’est pas interrompu et a même été prolongé par la réalisation d’une série. L’huile continue de pénétrer, de se répandre voire de tâcher le tissu de la toile. L’œuvre est ainsi en permanente évolution, la toile s’auto détériorant au fil du temps. Ainsi dialoguent ces œuvres et leurs états éphémères, celles de Syed sont in progress, celle de Guiot est in situ donc unique, et la suite logique de la sculpture de Bajo est d’être démantelée, les châssis remis dans la rue et, qui sait, peut-être à leur tour récupérés ou détruits.
Le réemploi et l’accident sont également des aspects récurrents de la pratique d’Adam Thompson qui livre une série de panneaux d’affichages solarisés trouvés tels quels dans la rue. Les traces des affiches qui y étaient anciennement accrochées demeurent en négatif. Ces objets trouvés impliquent l’existence physique d’une œuvre latente (donc pas uniquement préexistante dans l’imagination de l’artiste). L’objet jugé obsolète ou inefficace, déposé dans la rue par une personne lambda tel un déchet, serait comme endormi ou en thanatose, cette simulation animale de la mort par un arrêt de la respiration. Puis il est réactivé par l’artiste et devient œuvre. Ce processus entropique consiste soit en une sélection, combinée ensuite à une invitation implicite qui vise à reconsidérer l’objet, soit en une intervention minime ou imperceptible pour le spectateur. Par exemple, le cadre en aluminium du grand panneau d’affichage a été réalisé par Adam Thompson, puis ajouté à l’objet trouvé. De même l’œuvre de Pierre-Olivier Arnaud, qui se compose de quatre éléments (une feuille comportant du texte, deux
impressions et un cadre vide) résulte d’une opération de sélection parmi des objets et images (imprimées ou digitales) considérés comme des « déchets » de notre société.
Hormis la décision d’être exposé au sol, le cadre vide à la vitre brisée n’a subi aucune intervention si ce n’est d’être déplacé. Quant aux autres éléments, Arnaud les a récupérés lors de ce qu’il nomme un « second tri », c’est-à-dire parmi les rebuts de son atelier, pour la plupart des images et textes ayant reçu un traitement minime voire aléatoire en fonction des paramètres de l’imprimante ou de l’ordinateur. Le texte imprimé sur une feuille froissée et encadrée compile trois titres provisoires d’exposition que l’artiste a trouvés sur des sites Internet et qu’il a ensuite copiés/collés. Arnaud joue sur la temporalité de l’image, sur le temps de sa construction, de son apparition, de sa disparition et sur les effets de révélation ou de retardement. Le sens même de ces trois titres annonce un événement à venir ou différer et impliquent une réalisation potentielle (les titres sont provisoires, ils attestent des possibilités et pourront ultérieurement être choisis ou non, donc disparaître ou rester). Autres gestes par lesquels l’artiste opère : le recadrage aléatoire, la désaturation des noirs et des blancs ou le paramétrage automatique de l’imprimante.
De l’altération à la disparition en passant par l’abstraction, il est question de décolorer, de délaver, de fondre et de superposer tout en gardant la transparence, de transformer, certes, mais de manière presque perverse sinon paradoxale.
Caroline Soyez-Petithomme
Discrétion/Détermination réunit des œuvres dont les processus de création participent de la destruction ou de la déconstruction de l’image, qu’elle soit picturale ou photographique. Ce sont des coïncidences de prime abord extrêmement formelles qui ont opéré comme un dénominateur commun ou vecteur questionnant l’intensité du geste artistique, sa radicalité, son degré d’intentionnalité et sa perceptibilité. L’homogénéité visuelle qui se dégage de l’ensemble s’appuie sur la récurrence des matériaux bruts, abîmés, délabrés ou vandalisés. À cet égard, la moins ambiguë est sans doute la peinture écrasée de Nicolas Guiot. Ce dernier, par un geste performatif, a clairement délimité l’espace propre de son œuvre. Par un rapide retournement, la surface picturale s’est retrouvée face au mur. Le monochrome, plaqué donc invisible, ne laisse s’échapper que de larges coulures jaunes qui, se répandant sur le sol, forment une flaque lisse. Il en est de même pour Is music the essence of words ? I wrote messages but received no reply (2010) d’Elena Bajo. Ces peintures décharnées, dont il ne reste que des châssis imbriqués les uns dans les autres, sont maintenus de façon précaire par de l’adhésif. Vandalisme puis reconstruction primaire, ces gestes érigent une structure ajourée, faite de peintures à travers lesquelles il est de nouveau possible de voir. L’autonomie de ces œuvres est plus facilement saisissable, notamment du fait de leur impact visuel. En comparaison avec les autres œuvres, celles de Bajo et Guiot détonnent par leur approche plus littérale de la déconstruction, voire du degré zéro de la peinture.
Les peintures de Shaan Syed, composées d’huile de lin ou de moteur sur toile brute, interrogent également la matérialité de la peinture, notamment par l’absence de pigment et l’utilisation du liant pur. Ce geste accidentel, qui s’est produit dans l’atelier, ne s’est pas interrompu et a même été prolongé par la réalisation d’une série. L’huile continue de pénétrer, de se répandre voire de tâcher le tissu de la toile. L’œuvre est ainsi en permanente évolution, la toile s’auto détériorant au fil du temps. Ainsi dialoguent ces œuvres et leurs états éphémères, celles de Syed sont in progress, celle de Guiot est in situ donc unique, et la suite logique de la sculpture de Bajo est d’être démantelée, les châssis remis dans la rue et, qui sait, peut-être à leur tour récupérés ou détruits.
Le réemploi et l’accident sont également des aspects récurrents de la pratique d’Adam Thompson qui livre une série de panneaux d’affichages solarisés trouvés tels quels dans la rue. Les traces des affiches qui y étaient anciennement accrochées demeurent en négatif. Ces objets trouvés impliquent l’existence physique d’une œuvre latente (donc pas uniquement préexistante dans l’imagination de l’artiste). L’objet jugé obsolète ou inefficace, déposé dans la rue par une personne lambda tel un déchet, serait comme endormi ou en thanatose, cette simulation animale de la mort par un arrêt de la respiration. Puis il est réactivé par l’artiste et devient œuvre. Ce processus entropique consiste soit en une sélection, combinée ensuite à une invitation implicite qui vise à reconsidérer l’objet, soit en une intervention minime ou imperceptible pour le spectateur. Par exemple, le cadre en aluminium du grand panneau d’affichage a été réalisé par Adam Thompson, puis ajouté à l’objet trouvé. De même l’œuvre de Pierre-Olivier Arnaud, qui se compose de quatre éléments (une feuille comportant du texte, deux
impressions et un cadre vide) résulte d’une opération de sélection parmi des objets et images (imprimées ou digitales) considérés comme des « déchets » de notre société.
Hormis la décision d’être exposé au sol, le cadre vide à la vitre brisée n’a subi aucune intervention si ce n’est d’être déplacé. Quant aux autres éléments, Arnaud les a récupérés lors de ce qu’il nomme un « second tri », c’est-à-dire parmi les rebuts de son atelier, pour la plupart des images et textes ayant reçu un traitement minime voire aléatoire en fonction des paramètres de l’imprimante ou de l’ordinateur. Le texte imprimé sur une feuille froissée et encadrée compile trois titres provisoires d’exposition que l’artiste a trouvés sur des sites Internet et qu’il a ensuite copiés/collés. Arnaud joue sur la temporalité de l’image, sur le temps de sa construction, de son apparition, de sa disparition et sur les effets de révélation ou de retardement. Le sens même de ces trois titres annonce un événement à venir ou différer et impliquent une réalisation potentielle (les titres sont provisoires, ils attestent des possibilités et pourront ultérieurement être choisis ou non, donc disparaître ou rester). Autres gestes par lesquels l’artiste opère : le recadrage aléatoire, la désaturation des noirs et des blancs ou le paramétrage automatique de l’imprimante.
De l’altération à la disparition en passant par l’abstraction, il est question de décolorer, de délaver, de fondre et de superposer tout en gardant la transparence, de transformer, certes, mais de manière presque perverse sinon paradoxale.
Caroline Soyez-Petithomme
Liste des œuvres :
List of works :
Elena BAJO
Is music the essence of words? I wrote messages but received no reply
châssis usagés / disused painting stretchers
dimensions variables/ variable dimensions, 2010.
Adam THOMPSON
Sans titre / Untitled
panneaux solarisés encadrés en diptyque/ solarized foam sheets, brass frame diptych
112 cm x 66 cm, 2010.
Nicolas GUIOT
Sans titre / Untitled (peinture écrasée)
MDF et Acrylfarbe / MDF and acrylic paint
250 x 122 cm, 2003.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled (À)
impression jet d’encre Durabrite sur papier
21 x 29,7 cm, 2010
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled (Dégradé)
impression jet d’encre Durabrite
21 x 29,7 cm, 2010
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled
document encadré
46 x 37 cm, 2009
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
sans titre (ps), 2010
objet trouvé
46,5 x 56,5 cm.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de lin sur toile brute / linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de moteur sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de moteur sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de lin sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Adam THOMPSON
Sans titre / Untitled
panneau d’affichage trouvé et cadre moulé en aluminium / reclaimed signboard, cast aluminum frame
167 x 112 cm, 2009.
Is music the essence of words? I wrote messages but received no reply
châssis usagés / disused painting stretchers
dimensions variables/ variable dimensions, 2010.
Adam THOMPSON
Sans titre / Untitled
panneaux solarisés encadrés en diptyque/ solarized foam sheets, brass frame diptych
112 cm x 66 cm, 2010.
Nicolas GUIOT
Sans titre / Untitled (peinture écrasée)
MDF et Acrylfarbe / MDF and acrylic paint
250 x 122 cm, 2003.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled (À)
impression jet d’encre Durabrite sur papier
21 x 29,7 cm, 2010
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled (Dégradé)
impression jet d’encre Durabrite
21 x 29,7 cm, 2010
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled
document encadré
46 x 37 cm, 2009
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
sans titre (ps), 2010
objet trouvé
46,5 x 56,5 cm.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de lin sur toile brute / linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de moteur sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de moteur sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de lin sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Adam THOMPSON
Sans titre / Untitled
panneau d’affichage trouvé et cadre moulé en aluminium / reclaimed signboard, cast aluminum frame
167 x 112 cm, 2009.
Elena BAJO
Is music the essence of words? I wrote messages but received no reply
châssis usagés / disused painting stretchers
dimensions variables/ variable dimensions, 2010.
Adam THOMPSON
Sans titre / Untitled
panneaux solarisés encadrés en diptyque/ solarized foam sheets, brass frame diptych
112 cm x 66 cm, 2010.
Nicolas GUIOT
Sans titre / Untitled (peinture écrasée)
MDF et Acrylfarbe / MDF and acrylic paint
250 x 122 cm, 2003.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled (À)
impression jet d’encre Durabrite sur papier
21 x 29,7 cm, 2010
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled (Dégradé)
impression jet d’encre Durabrite
21 x 29,7 cm, 2010
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled
document encadré
46 x 37 cm, 2009
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
sans titre (ps), 2010
objet trouvé
46,5 x 56,5 cm.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de lin sur toile brute / linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de moteur sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de moteur sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de lin sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Adam THOMPSON
Sans titre / Untitled
panneau d’affichage trouvé et cadre moulé en aluminium / reclaimed signboard, cast aluminum frame
167 x 112 cm, 2009.
Is music the essence of words? I wrote messages but received no reply
châssis usagés / disused painting stretchers
dimensions variables/ variable dimensions, 2010.
Adam THOMPSON
Sans titre / Untitled
panneaux solarisés encadrés en diptyque/ solarized foam sheets, brass frame diptych
112 cm x 66 cm, 2010.
Nicolas GUIOT
Sans titre / Untitled (peinture écrasée)
MDF et Acrylfarbe / MDF and acrylic paint
250 x 122 cm, 2003.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled (À)
impression jet d’encre Durabrite sur papier
21 x 29,7 cm, 2010
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled (Dégradé)
impression jet d’encre Durabrite
21 x 29,7 cm, 2010
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
Sans titre / Untitled
document encadré
46 x 37 cm, 2009
Courtesy galerie Art: Concept.
Pierre-Olivier ARNAUD
sans titre (ps), 2010
objet trouvé
46,5 x 56,5 cm.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de lin sur toile brute / linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de moteur sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de moteur sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Shaan SYED
Sans titre / Untitled
huile de lin sur toile brute/ linseed oil on raw canvas
55 x 45 cm, 2010.
Adam THOMPSON
Sans titre / Untitled
panneau d’affichage trouvé et cadre moulé en aluminium / reclaimed signboard, cast aluminum frame
167 x 112 cm, 2009.

Discrétion / Détermination, 2010
carton d'invitation
Elena Bajo, née en 1976 (Espagne).
Vit et travaille entre Berlin et New York.
Représentée par D+T Project.
Vit et travaille entre Berlin et New York.
Représentée par D+T Project.
Elena Bajo, née en 1976 (Espagne).
Vit et travaille entre Berlin et New York.
Représentée par D+T Project.
Vit et travaille entre Berlin et New York.
Représentée par D+T Project.
Nicolas Guiot, né en 1978 (France).
Vit et travaille à Paris.
Vit et travaille à Paris.
Nicolas Guiot, né en 1978 (France).
Vit et travaille à Paris.
Vit et travaille à Paris.
Shaan Syed, né en 1977 (Canada).
Vit et travaille à Londres.
Représenté par Michel Janssen.
Vit et travaille à Londres.
Représenté par Michel Janssen.
Shaan Syed, né en 1977 (Canada).
Vit et travaille à Londres.
Représenté par Michel Janssen.
Vit et travaille à Londres.
Représenté par Michel Janssen.
Adam Thompson, né en 1980 (Angleterre).
Vit et travaille à Londres.
Vit et travaille à Londres.
Adam Thompson, né en 1980 (Angleterre).
Vit et travaille à Londres.
Vit et travaille à Londres.
La Salle de bains reçoit le soutien du Ministère de la Culture DRAC Auvergne-Rhône-Alpes,
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.