












Matthew Burbidge, The Gaps in my Knowledge II, salle 2, la Salle de bains, Lyon du 6 au 28 mars 2020.
Photos : Jesús Alberto Benítez
Photos : Jesús Alberto Benítez
Matthew Burbidge, The Gaps in my Knowledge II, room 2, la Salle de bains, Lyon from 6 to 28 march 2020.
Photos : Jesús Alberto Benítez
Photos : Jesús Alberto Benítez
The Gaps in my Knowledge II - salle 2
Du 6 au 28 mars 2020From 6 to 28 March 2020
Pour la salle 2, Matthew Burbidge compose avec les éléments déjà présents dans la salle 1, une nouvelle installation de l’exposition The Gaps in my Knowledge II.
Non seulement il tente de nouvelles associations entre les différentes sculptures, mais d’abord, il réorganise l’espace en construisant une structure, une cloison ajourée en bois que le regard peut transpercer de part en part. Comme tout ce qui constitue cette exposition, ce claustra est immédiatement pris, envahi par les objets, les sculptures, les éléments de maquette, les débris et les scories du travail de l’artiste dans son atelier. Comme si, ici, rien n’échappait à un devenir sculptural ainsi qu’ornemental. Et c’est toujours cette tension qui se répète, cette propension laissée à n’importe quelle forme trouvée, élaborée ou même accidentelle à devenir sculpture.
Mais il faudrait regarder les formes mêmes, qui sont ici celles d’une modernité déclassée des zones pavillonnaires, des intérieurs jouant au néo-classicisme (n’y manquent qu’une frise et des poignées de porte dorées), des maquettes d’exposition surjouant le minimalisme, des animaux en faïence, des plâtres néo-classiques de jardin, des bustes, des figurines et des effigies de dessus de cheminée. Mais tous sont atteints, arrêtés, brutalisés et stoppés dans leur dynamique première, l’espace domestique et ses agréments décoratifs (à l’exception sans doute des tableaux présents dans le fond de l’espace, qui pour leur part accèdent au mouvement en basculant sur leur pointe, les carrés devenant des losanges, à l’instar des tableaux carrés de Mondrian).
À force de recompositions, s’opère une déconstruction de l’exposition et de l’événement qu’elle constitue. Alors qu’elle serait le lieu de la cristallisation, elle reste ici dans un état transitoire. Une exposition dont les éléments auraient été trouvés dans l’exposition qui la précédait et, déjà, ceux de la suivante. Une exposition comme un cabinet dans lequel tout aurait été atteint par une forme d’entropie qui ne laisserait alors plus de place à la réification.
Non seulement il tente de nouvelles associations entre les différentes sculptures, mais d’abord, il réorganise l’espace en construisant une structure, une cloison ajourée en bois que le regard peut transpercer de part en part. Comme tout ce qui constitue cette exposition, ce claustra est immédiatement pris, envahi par les objets, les sculptures, les éléments de maquette, les débris et les scories du travail de l’artiste dans son atelier. Comme si, ici, rien n’échappait à un devenir sculptural ainsi qu’ornemental. Et c’est toujours cette tension qui se répète, cette propension laissée à n’importe quelle forme trouvée, élaborée ou même accidentelle à devenir sculpture.
Mais il faudrait regarder les formes mêmes, qui sont ici celles d’une modernité déclassée des zones pavillonnaires, des intérieurs jouant au néo-classicisme (n’y manquent qu’une frise et des poignées de porte dorées), des maquettes d’exposition surjouant le minimalisme, des animaux en faïence, des plâtres néo-classiques de jardin, des bustes, des figurines et des effigies de dessus de cheminée. Mais tous sont atteints, arrêtés, brutalisés et stoppés dans leur dynamique première, l’espace domestique et ses agréments décoratifs (à l’exception sans doute des tableaux présents dans le fond de l’espace, qui pour leur part accèdent au mouvement en basculant sur leur pointe, les carrés devenant des losanges, à l’instar des tableaux carrés de Mondrian).
À force de recompositions, s’opère une déconstruction de l’exposition et de l’événement qu’elle constitue. Alors qu’elle serait le lieu de la cristallisation, elle reste ici dans un état transitoire. Une exposition dont les éléments auraient été trouvés dans l’exposition qui la précédait et, déjà, ceux de la suivante. Une exposition comme un cabinet dans lequel tout aurait été atteint par une forme d’entropie qui ne laisserait alors plus de place à la réification.
Using elements that are already in place, Matthew Burbidge has composed a new installation for his show The Gaps in my Knowledge II.
Not only is he attempting to create new associations among the different sculptures, but he first reorganized the venue’s space by constructing a structure, a wooden openwork wall that the visitors can look right through. Like everything making up this show, Burbidge’s trellis was immediately taken over by the objects, sculptures, scale model pieces, debris and dross that accumulate as the artist works in his studio. As if nothing here escapes becoming both sculpture and ornament. And it is always that tension that Burbidge repeats, that propensity to become sculpture that inhabits any and all form that is found, elaborated, or even due to accident.
But of course we need to look at the forms themselves. Here they are the forms of a downgraded modernity from some suburban residential area, interiors playing let’s pretend we’re neoclassicism (the only thing missing is a frieze and gold-plated door handles), exhibition models overdoing their minimalism, ceramic animals, plaster neoclassic garden ornaments, busts, figurines and mantelpiece knickknacks. All of them have suffered in some way, all have been seized, brutalized and halted in their original impetus, the space of the home and its little decorative pleasures (excepting no doubt the paintings exhibited at the back of the space, which are granted movement by being tilted over onto one of their corners – these squares become diamonds like the square canvases of Mondrian).
By recomposing the show, the artist achieves a deconstruction of it and the event it embodies; whereas it ought to be a venue for crystallization, here the exhibition remains in a transitional state. A show whose elements were apparently found in the preceding exhibition and, already, in those to come. A show like a cabinet in which every element, every piece, has already been affected by a form of entropy that doesn’t make any allowances for reification.
translation: John O'Toole
Not only is he attempting to create new associations among the different sculptures, but he first reorganized the venue’s space by constructing a structure, a wooden openwork wall that the visitors can look right through. Like everything making up this show, Burbidge’s trellis was immediately taken over by the objects, sculptures, scale model pieces, debris and dross that accumulate as the artist works in his studio. As if nothing here escapes becoming both sculpture and ornament. And it is always that tension that Burbidge repeats, that propensity to become sculpture that inhabits any and all form that is found, elaborated, or even due to accident.
But of course we need to look at the forms themselves. Here they are the forms of a downgraded modernity from some suburban residential area, interiors playing let’s pretend we’re neoclassicism (the only thing missing is a frieze and gold-plated door handles), exhibition models overdoing their minimalism, ceramic animals, plaster neoclassic garden ornaments, busts, figurines and mantelpiece knickknacks. All of them have suffered in some way, all have been seized, brutalized and halted in their original impetus, the space of the home and its little decorative pleasures (excepting no doubt the paintings exhibited at the back of the space, which are granted movement by being tilted over onto one of their corners – these squares become diamonds like the square canvases of Mondrian).
By recomposing the show, the artist achieves a deconstruction of it and the event it embodies; whereas it ought to be a venue for crystallization, here the exhibition remains in a transitional state. A show whose elements were apparently found in the preceding exhibition and, already, in those to come. A show like a cabinet in which every element, every piece, has already been affected by a form of entropy that doesn’t make any allowances for reification.
translation: John O'Toole
Liste des œuvres :
List of works :
The Gaps in my Knowledge II, 2020
installation, objets trouvés et matériaux divers
dimensions variables.
installation, objets trouvés et matériaux divers
dimensions variables.
The Gaps in my Knowledge II, 2020
installation, found objects and mixed medias
variable dimensions
installation, found objects and mixed medias
variable dimensions

The Gaps in my Knowledge II - salle 2, 2020
Affiche
Matthew Burbidge (1970, Cukfield, Angleterre), vit et travaille à Berlin.
Après des études de philosophie et d’art à Londres, c’est à Berlin qu’il réalise la plupart de ses expositions, dont récemment : The Gaps in my Knowledge, studio im Hochhaus, Berlin ; Museum of Modern Art, Department of Gestures, Spor Kluebue, Berlin ; The Strange Behaviour of Infinity, nationalmuseum, Berlin. Matthew Burbidge mène aussi une activité curatoriale dont les projets et les structures Essays and Observations (2010-2013) ou Radical Praxes (2015-2016).
Après des études de philosophie et d’art à Londres, c’est à Berlin qu’il réalise la plupart de ses expositions, dont récemment : The Gaps in my Knowledge, studio im Hochhaus, Berlin ; Museum of Modern Art, Department of Gestures, Spor Kluebue, Berlin ; The Strange Behaviour of Infinity, nationalmuseum, Berlin. Matthew Burbidge mène aussi une activité curatoriale dont les projets et les structures Essays and Observations (2010-2013) ou Radical Praxes (2015-2016).
Matthew Burbidge (1970, Cukfield, UK), lives and works in Berlin.
After studying philosophy and art in London, he left for Berlin, where most of his shows have been held. Recent exhibitions include The Gaps in My Knowledge, studio im Hochhaus, Berlin; Museum of Modern Art, Department of Gestures, Spor Kluebue, Berlin; and The Strange Behaviour of Infinity, nationalmuseum, Berlin. Matthew Burbidge is also active as a curator. The projects and structures he has developed include Essays and Observations (2010-2013) and Radical Praxes (2015-2016).
After studying philosophy and art in London, he left for Berlin, where most of his shows have been held. Recent exhibitions include The Gaps in My Knowledge, studio im Hochhaus, Berlin; Museum of Modern Art, Department of Gestures, Spor Kluebue, Berlin; and The Strange Behaviour of Infinity, nationalmuseum, Berlin. Matthew Burbidge is also active as a curator. The projects and structures he has developed include Essays and Observations (2010-2013) and Radical Praxes (2015-2016).
ECOUTER SUR *DUUU Radical Praxes : un texte, un manifeste, une pièce sonore de Matthew Burbidge
LISTEN ON *DUUU Radical Praxes : a text, a manifesto, a sound piece de Matthew Burbidge
La Salle de bains reçoit le soutien du Ministère de la Culture DRAC Auvergne-Rhône-Alpes,
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.


