Jardin d’Hiver #2 Poems of Change (cur. Simon Würsten Marin), MCBA Lausanne, 2023.
Photo : Etienne Malapert
Nou Kontan We Zot, espace 3353 Carouge, 2024.
Photo : Yul Tomatala
Jardin d’Hiver #2 Poems of Change (cur. Simon Würsten Marin), MCBA Lausanne, 2023.
Photo : Etienne Malapert
Nou Kontan We Zot, espace 3353 Carouge, 2024.
Photo : Yul Tomatala
MAWON CIEL
La Salle de bains est heureuse d’accueillir Lucas Erin pour sa première exposition personnelle en France, à l’occasion de la 17e Biennale de Lyon.
MAWON CIEL est une couleur imaginaire. Ce serait celle d’un horizon encore inaperçu, ou encore celle correspondant à un niveau d’alerte climatique imprescriptible. C’est un ailleurs qui n'est pas nécessairement accueillant mais propice à inventer des alternatives aux modes de production et de vivre ensemble des sociétés du capitalocène.
L’idée de MAWON CIEL trouve sa source dans la relecture de l’histoire du marronnage par la pensée caribéenne, qui a inversé les valeurs négatives associées à la fuite et réintroduit le rôle de la révolte dans l’histoire de l’abolition de l’esclavage.
Intéressé par l’espace d'exposition, ses codes et les attentes qu’il suppose, Lucas Erin imagine des situations qui confrontent le public à la possibilité d’adopter un point de vue plutôt qu’un autre, comme une décision à prendre : rester sur l’autoroute ou bifurquer, MAWON CIEL étant comme cette sortie que l’on prend à la dernière seconde.
Cette invitation à se positionner n’est ni didactique ni moralisatrice. Elle est suggérée dans un espace poétique où les enjeux de société liés aux inégalités ou à l’obsolescence des systèmes de production peuvent croiser des enjeux propres au monde de l’art. Ainsi sa proposition pour la Salle de bains n’est pas étrangère au contexte d’une biennale en tant que manifestation emblématique du XXe siècle, et ce, dans un type d’espaces d’art dont la fragilité les obligent à se réinventer sans cesse, ou bien à revoir leurs stratégies.
MAWON CIEL could refer to an imaginary colour, that of a horizon as yet unimagined, or that of a warning not yet registered on the climatologists' scale. It would be another space, not necessarily welcoming, but conducive to inventing alternatives to the societies of the capitalocene.
The idea of MAWON CIEL is rooted in the history of marronage, revisited through Caribbean thought, which has turned the negative values associated with flight on their head and reintroduced the dimension of revolt into the history of the abolition of slavery.
Interested in the exhibition space, its codes and the expectations it implies, Lucas Erin imagines a situation that confronts the public with the possibility of adopting one point of view rather than another, like a decision to be made: stay on the motorway or take the exit.
This invitation to take a stand is neither didactic nor moralising. It is suggested in a poetic space where social issues linked to inequality and the obsolescence of production systems can intersect with issues specific to the art world. This is one of the critical aspects of Lucas Erin's project, which was conceived within the very specific framework of a biennial (an emblematic event of the 20th century), and in an independent space, one whose constant fragility forces it to constantly reinvent itself.
Lucas Erin (*1990) est un artiste franco-caribéen basé à Lausanne et diplomé de l'ECAL. Sa pratique artistique est ancrée dans une réflexion pluriculturelle, explorant l’interrelation humaine, la rencontre et la résistance à la normalisation sociale. Son travail explore l’héritage culturel des Caraïbes et les thématiques des catastrophes.
Diplômé en Arts visuels de l’École cantonale d’art de Lausanne en 2016, il consacre plusieurs années ensuite à explorer les aspects collectifs de sa pratique artistique et de ses réflexions, s’engageant dans divers espaces d’art indépendants à Paris notamment La Colonie. Il est cofondateur de la Happy Baby Gallery à Crissier et son travail a été présenté entre autres à la galerie Allstars (Lausanne), au Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, au Sunsworks (Zurich), au Helmaus (Zurich), à l'espace 3353 (Carouge) et à Hit (Genève).
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.
Cette exposition reçoit le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture.
Cette exposition s'inscrit dans le programme Résonance de la 17e Biennale d'art contemporain de Lyon.