









Paul Elliman, The Heralds, ou soixante-dix variations sur un cri de rue de Lyon, salle 2, samedi 10 juin 2017, Lyon. Photos : la Salle de bains
Paul Elliman, The Heralds, ou soixante-dix variations sur un cri de rue de Lyon, room 2, Saturday 10th june 2017, Lyon. Photos : la Salle de bains
The Heralds, ou soixante-dix variations sur un cri de rue de Lyon - salle 2
Le 10 juin 2017On 10 June 2017
Dans les rues du 1er arrondissement de Lyon
et à l'Académie de billard,
Salle Rameau
29 rue de la Martinière
FR-69001 Lyon
Depuis le 4 mai 2017, l’espace d’exposition de la Salle de bains se fait passer pour un bureau d’information, tout en singeant quelques aspects de la salle de jeu. Une cloche et une corne de brume attendent de donner le signal du départ ; sur un tapis vert, un carnet composé d’une panoplie de quadrillages (Mechanical exercices, 2005) enregistre les noms des participants. « Venez tous ! » répètent dans différents langages graphiques les posters et flyers qui annoncent The Heralds, ou soixante dix variations sur un cri de la ville de Lyon.
Empruntant les codes d’un design amateur ou vernaculaire, ici des affiches de cinéma pornographique des années 1970, là des lettres d’information d’une paroisse, ou encore des tracts d’un culture underground vivace, les signes visuels usent d’une même stratégie d’imitation et de substitution, qui est au centre des recherches de Paul Elliman sur le langage. Qu’il élabore une police de caractère universelle à partir d’objets trouvés dans la rue (Found Font, 1989), ou fasse re-chanter une sirène d’ambulance à des solistes pour en mesurer la charge émotionnelle (Sirens Taken For Wonders, 2009), Elliman propose des expressions analogues – qui se situeraient dans l’espace public, à un stade proto- ou infra-linguistique – comme autant d’actes micro-politiques visant à saper l’autorité du langage (et le langage de l’autorité). Si le mimétisme est le mode naturel de l’apprentissage, c’est aussi un mode critique, dont relèvent la parodie et la caricature, ou encore une tactique de disparition derrière le double. Il parasite l’ordre, brouille les catégories et enfin, a le pouvoir de libérer un espace pour renégocier les rôles, entre l’individu et le collectif, le culturel et le naturel, l’émetteur et le récepteur.
Ce désordre est au programme de la marche sonore du 10 juin où les casseroles donneront la réplique au chant des oiseaux, la fanfare aux appeaux, les castagnettes aux supporters de foot… En battant le pavé les corps regroupés dans la rue produiront en chœur cette musique brute, un signal sans message, un appel sans ordre, dissonant, inaudible, mais qui se prononce fort, comme on prend la parole.
et à l'Académie de billard,
Salle Rameau
29 rue de la Martinière
FR-69001 Lyon
Depuis le 4 mai 2017, l’espace d’exposition de la Salle de bains se fait passer pour un bureau d’information, tout en singeant quelques aspects de la salle de jeu. Une cloche et une corne de brume attendent de donner le signal du départ ; sur un tapis vert, un carnet composé d’une panoplie de quadrillages (Mechanical exercices, 2005) enregistre les noms des participants. « Venez tous ! » répètent dans différents langages graphiques les posters et flyers qui annoncent The Heralds, ou soixante dix variations sur un cri de la ville de Lyon.
Empruntant les codes d’un design amateur ou vernaculaire, ici des affiches de cinéma pornographique des années 1970, là des lettres d’information d’une paroisse, ou encore des tracts d’un culture underground vivace, les signes visuels usent d’une même stratégie d’imitation et de substitution, qui est au centre des recherches de Paul Elliman sur le langage. Qu’il élabore une police de caractère universelle à partir d’objets trouvés dans la rue (Found Font, 1989), ou fasse re-chanter une sirène d’ambulance à des solistes pour en mesurer la charge émotionnelle (Sirens Taken For Wonders, 2009), Elliman propose des expressions analogues – qui se situeraient dans l’espace public, à un stade proto- ou infra-linguistique – comme autant d’actes micro-politiques visant à saper l’autorité du langage (et le langage de l’autorité). Si le mimétisme est le mode naturel de l’apprentissage, c’est aussi un mode critique, dont relèvent la parodie et la caricature, ou encore une tactique de disparition derrière le double. Il parasite l’ordre, brouille les catégories et enfin, a le pouvoir de libérer un espace pour renégocier les rôles, entre l’individu et le collectif, le culturel et le naturel, l’émetteur et le récepteur.
Ce désordre est au programme de la marche sonore du 10 juin où les casseroles donneront la réplique au chant des oiseaux, la fanfare aux appeaux, les castagnettes aux supporters de foot… En battant le pavé les corps regroupés dans la rue produiront en chœur cette musique brute, un signal sans message, un appel sans ordre, dissonant, inaudible, mais qui se prononce fort, comme on prend la parole.
In the streets of Lyon 1st district,
and in the Académie de billard,
Salle Rameau
29 rue de la Martinière
FR-69001 Lyon
Since 4th of May 2017, la Salle de bains exhibition space has been masquerading as an information desk, while mimicking some aspects of the game room. A bell and a foghorn wait to give the starting signal; on a green carpet, a notebook composed of a panoply of grids (Mechanical exercises, 2005) records the names of participants. The posters and flyers announcing The Heralds, or seventy variations on a cry in the city of Lyon, repeat "Come one, come all!"
Borrowing from the codes of amateur or vernacular design - here from 1970s pornographic film posters, there from parish newsletters, or leaflets from a lively underground culture - the visual signs employ the same strategy of imitation and substitution, which is at the heart of Paul Elliman's research into language. Whether elaborating a universal font from objects found on the street (Found Font, 1989), or having soloists re-sing an ambulance siren to measure its emotional charge (Sirens Taken For Wonders, 2009), Elliman proposes analogous expressions - situated in public space, at a proto- or infra-linguistic stage - as micro-political acts aimed at undermining the authority of language (and the language of authority). If mimicry is the natural mode of learning, it is also a critical mode, which includes parody and caricature, or a tactic of disappearing behind the double. It parasitizes order, blurs categories and, finally, has the power to free up space to renegotiate roles, between the individual and the collective, the cultural and the natural, the sender and the receiver.
This disorder is on the program for the sound march on June 10, where saucepans will be heard alongside birdsong, fanfare alongside bird calls, castanets alongside soccer fans... As they pound the pavement, the bodies gathered in the street will produce a chorus of this raw music, a signal without a message, a call without order, dissonant, inaudible, but loudly pronounced, just as one speaks.
and in the Académie de billard,
Salle Rameau
29 rue de la Martinière
FR-69001 Lyon
Since 4th of May 2017, la Salle de bains exhibition space has been masquerading as an information desk, while mimicking some aspects of the game room. A bell and a foghorn wait to give the starting signal; on a green carpet, a notebook composed of a panoply of grids (Mechanical exercises, 2005) records the names of participants. The posters and flyers announcing The Heralds, or seventy variations on a cry in the city of Lyon, repeat "Come one, come all!"
Borrowing from the codes of amateur or vernacular design - here from 1970s pornographic film posters, there from parish newsletters, or leaflets from a lively underground culture - the visual signs employ the same strategy of imitation and substitution, which is at the heart of Paul Elliman's research into language. Whether elaborating a universal font from objects found on the street (Found Font, 1989), or having soloists re-sing an ambulance siren to measure its emotional charge (Sirens Taken For Wonders, 2009), Elliman proposes analogous expressions - situated in public space, at a proto- or infra-linguistic stage - as micro-political acts aimed at undermining the authority of language (and the language of authority). If mimicry is the natural mode of learning, it is also a critical mode, which includes parody and caricature, or a tactic of disappearing behind the double. It parasitizes order, blurs categories and, finally, has the power to free up space to renegotiate roles, between the individual and the collective, the cultural and the natural, the sender and the receiver.
This disorder is on the program for the sound march on June 10, where saucepans will be heard alongside birdsong, fanfare alongside bird calls, castanets alongside soccer fans... As they pound the pavement, the bodies gathered in the street will produce a chorus of this raw music, a signal without a message, a call without order, dissonant, inaudible, but loudly pronounced, just as one speaks.

The Heralds, ou soixante-dix variations sur un cri de rue de Lyon - salle 2, 2017
Affiche
Paul Elliman (né en 1961) vit et travaille à Londres.
Le langage, son origine, ses productions et sa capacité performative, est au centre du travail de Paul Elliman. Dans un monde où les objets et les êtres sont pareillement sujets aux forces de la production de masse, Paul Elliman explore la variété des expressions humaines comme autant de glyphes d’une police de caractère. Il a exposé au KW Institute for Contemporary Art de Berlin, à l’Institute of Contemporary Arts et à la Tate Modern à Londres, au New Museum et au MoMA de New York, à la APAP de Anyang en Corée du Sud et à la Kunsthalle Basel. Paul Elliman enseigne à la Yale School of Art aux États-Unis et est tuteur invité pour le programme MFA Voice Studies à Sandberg Institute à Amsterdam.
Le langage, son origine, ses productions et sa capacité performative, est au centre du travail de Paul Elliman. Dans un monde où les objets et les êtres sont pareillement sujets aux forces de la production de masse, Paul Elliman explore la variété des expressions humaines comme autant de glyphes d’une police de caractère. Il a exposé au KW Institute for Contemporary Art de Berlin, à l’Institute of Contemporary Arts et à la Tate Modern à Londres, au New Museum et au MoMA de New York, à la APAP de Anyang en Corée du Sud et à la Kunsthalle Basel. Paul Elliman enseigne à la Yale School of Art aux États-Unis et est tuteur invité pour le programme MFA Voice Studies à Sandberg Institute à Amsterdam.
Paul Elliman (b. 1961) lives and works in London.
Language, its origin, its productions and its performative capacity, is at the center of Paul Elliman's work. In a world where objects and beings alike are subject to the forces of mass production, Paul Elliman explores the variety of human expressions like so many glyphs in a typeface. He has exhibited at the KW Institute for Contemporary Art in Berlin, the Institute of Contemporary Arts and the Tate Modern in London, the New Museum and MoMA in New York, the APAP in Anyang in South Korea and the Kunsthalle Basle. Paul Elliman teaches at the Yale School of Art in the United States and is a guest tutor for the MFA Voice Studies program at Sandberg Institute in Amsterdam.
Language, its origin, its productions and its performative capacity, is at the center of Paul Elliman's work. In a world where objects and beings alike are subject to the forces of mass production, Paul Elliman explores the variety of human expressions like so many glyphs in a typeface. He has exhibited at the KW Institute for Contemporary Art in Berlin, the Institute of Contemporary Arts and the Tate Modern in London, the New Museum and MoMA in New York, the APAP in Anyang in South Korea and the Kunsthalle Basle. Paul Elliman teaches at the Yale School of Art in the United States and is a guest tutor for the MFA Voice Studies program at Sandberg Institute in Amsterdam.
La Salle de bains remercie l’ENSBA Lyon, la fanfare Cacophonie, Florian Adrien, Antoine Aubert, Quentin Bohuon, Thibault De Raymond, Jean-Nicolas Fusse, Helena Grizard Cueto, Félicité Landrivon, François Piron, Gérald Venturi, ainsi que Bruno Girard de l’Académie de Billard salle Rameau de Lyon.
La Salle de bains thanks ENSBA Lyon, the brass band Cacophonie, Florian Adrien, Antoine Aubert, Quentin Bohuon, Thibault De Raymond, Jean-Nicolas Fusse, Helena Grizard Cueto, Félicité Landrivon, François Piron, Gérald Venturi and Bruno Girard from l’Académie de Billard salle Rameau of Lyon.
La Salle de bains reçoit le soutien du Ministère de la Culture DRAC Auvergne-Rhône-Alpes,
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.


