













Charlie Hamish Jeffery, Most people are wrong about things, salle 2, la Salle de bains, Lyon du 3 avril au 5 mai 2018. Photos : Jules Roeser
Charlie Hamish Jeffery, Most people are wrong about things, salle 2, la Salle de bains, Lyon from 3rd April to 5th May 2018.
Photos : Jules Roeser
Photos : Jules Roeser
Most people are wrong about things - salle 2
Du 3 avril au 5 mai 2018From 3 April to 5 May 2018
La première salle de l’exposition de Charlie Hamish Jeffery était un espace peint, où s’affichaient trois mots en lettres lumineuses : « self », « image », « problem ». Entrer dans une peinture comporte des risques. De même, ceux que l’on prend en franchissant la porte d’une exposition sont généralement sous-estimés. Aussi, l’exposition est-elle souvent l’occasion de reformuler, pour la rendre explicite, la perversité de son dispositif. A cet égard, certaines des œuvres de Charlie Hamish Jeffery s’adressent directement au spectateur en lui réclamant l’attention particulière que suppose tout objet présenté dans une exposition, cela tout en faisant diversion par leur simple présence à titre d’œuvres. L’on pense à Concentrate the mind on something, think about something else qui est ailleurs apparu sous la forme d’une inscription au mur dans l’espace d’exposition, l’œuvre se tenant de manière stupéfiante comme un obstacle à l'expérience esthétique complète. En d’autres termes, l’exposition est un problème au moins aussi périlleux que ceux qui entourent la représentation de soi, tous ces problèmes étant, dans une acception artistique, terriblement liés.
La deuxième salle de Most people are wrong about things laisse entrer les spectateurs dans une peinture qui contient d’autres peintures. Prise entre deux miroirs, cette exposition dans une peinture s’étend dans un espace infini, ou bien la répétition incessante d’une image d’exposition. D’autres individus seront peut-être attirés par les tubes lumineux utilisés par les entomologistes pour collecter divers spécimens d’insectes sur une surface d’observation, un dispositif auquel l’artiste s’intéresse en tant que phénomène inversé du cinéma. Il est peu probable que cette attraction réflexe ait quelque chose à voir avec l’identification d’un objet artistique à travers la vitre – quoique l’évolution des espèces comporte des potentialités infinies – mais avec le fait que la trajectoire des insectes se réfère à la position des astres, de sorte que l’émission d’une lumière artificielle provoque chez eux une désorientation sévère. Si la cohabitation éventuelle des spectateurs avec les insectes dans cet espace suggère, sinon des analogies comportementales, la potentialité d’une expérience collective, l’on pourrait se tromper en y voyant autre chose que ce à quoi cela ressemble : une exposition de peintures récentes de Charlie Hamish Jeffery. Aussi, la variété des séries de peintures représentées dans l’exposition pourrait-elle être considérée en terme de « variation » à partir d’une catégories d’objets regroupés sous une définition générique qui accepte une multitude de formes : de la peinture appliquée en une série de gestes sur une surface plus ou moins délimitée par les bords du tableau. Toutes procèdent d’une même activité dont la répétition engendre de nouvelles manières de peindre – quant au degré d’expression du geste ou au respect d’un protocole de recouvrement de la toile – en contrariant toute lecture généalogique d’une pratique voulant que le paysage laisse place à la grille, ou encore, que l’affirmation de la planéité de la peinture cède à l’exploration d’un espace illusionniste. Peut-être ont-elles en commun de ne jamais confirmer d’être ce qu’elles sont – puisque la forme affirmative est rare chez Charlie Hamish Jeffery, sauf à s’énoncer dans un manifeste en faveur du doute (Doubt as form). Leur apparition radieuse dans ce contexte coloré partage avec l’existence poétique des insectes, comme avec la plupart des choses qui, dans l’œuvre de l’artiste, répondent aux lois de la transformation perpétuelle, de donner le signe de l’impermanence, comme si ce que l’on regardait maintenant était déjà en train de devenir autre chose.
La deuxième salle de Most people are wrong about things laisse entrer les spectateurs dans une peinture qui contient d’autres peintures. Prise entre deux miroirs, cette exposition dans une peinture s’étend dans un espace infini, ou bien la répétition incessante d’une image d’exposition. D’autres individus seront peut-être attirés par les tubes lumineux utilisés par les entomologistes pour collecter divers spécimens d’insectes sur une surface d’observation, un dispositif auquel l’artiste s’intéresse en tant que phénomène inversé du cinéma. Il est peu probable que cette attraction réflexe ait quelque chose à voir avec l’identification d’un objet artistique à travers la vitre – quoique l’évolution des espèces comporte des potentialités infinies – mais avec le fait que la trajectoire des insectes se réfère à la position des astres, de sorte que l’émission d’une lumière artificielle provoque chez eux une désorientation sévère. Si la cohabitation éventuelle des spectateurs avec les insectes dans cet espace suggère, sinon des analogies comportementales, la potentialité d’une expérience collective, l’on pourrait se tromper en y voyant autre chose que ce à quoi cela ressemble : une exposition de peintures récentes de Charlie Hamish Jeffery. Aussi, la variété des séries de peintures représentées dans l’exposition pourrait-elle être considérée en terme de « variation » à partir d’une catégories d’objets regroupés sous une définition générique qui accepte une multitude de formes : de la peinture appliquée en une série de gestes sur une surface plus ou moins délimitée par les bords du tableau. Toutes procèdent d’une même activité dont la répétition engendre de nouvelles manières de peindre – quant au degré d’expression du geste ou au respect d’un protocole de recouvrement de la toile – en contrariant toute lecture généalogique d’une pratique voulant que le paysage laisse place à la grille, ou encore, que l’affirmation de la planéité de la peinture cède à l’exploration d’un espace illusionniste. Peut-être ont-elles en commun de ne jamais confirmer d’être ce qu’elles sont – puisque la forme affirmative est rare chez Charlie Hamish Jeffery, sauf à s’énoncer dans un manifeste en faveur du doute (Doubt as form). Leur apparition radieuse dans ce contexte coloré partage avec l’existence poétique des insectes, comme avec la plupart des choses qui, dans l’œuvre de l’artiste, répondent aux lois de la transformation perpétuelle, de donner le signe de l’impermanence, comme si ce que l’on regardait maintenant était déjà en train de devenir autre chose.
The first Room in Charlie Hamish Jeffery’s exhibition was a painted space where three words in bright letters were displayed : « self », « image », « problem ». Entering a painting involves risks. Similarly, one takes risks when entering an exhibition space ; but these are underestimated. Thus the exhibition is often an opportunity to reformulate, in order to make explicit, the perversity of its mechanisms. In this respect, some of Charlie Hamish Jeffery’s works directly address the viewer, demanding a specific attention that any object in an exhibition would require, creating however a diversion by simply standing in as art works. This is the case of Concentrate the mind on something, think about something else which has appeared previously in the form of an inscription on the wall in the exhibition space, where, the work stunningly becomes an obstacle to a full aesthetic experience. In other words, the exhibition is a problem at least as perilous as the problems surrounding self-representation, all these problems being, in an artistic sense, terribly connected.
The second Room of « Most people are wrong about things » lets viewers enter a painting containing other paintings. Caught in between two mirrors, this exhibition inside a painting extends itself in an infinite space, or the relentless repetition of an image of an exhibition. Other individuals might be attracted by the luminous tubes, often used by entomologists to attract different insects species on an observation surface, a device that the artist considers as an interesting reversed cinema phenomena. It is unlikely that this instinctive attraction has anything to do with identifying an artistic object through the window – even though the evolution of species comprises infinite potentialities – but has to do with the fact that the trajectory of insects is guided by the position of the stars ; in consequence, the artificial light provokes a severe disorientation. If the potential cohabitation between spectators and insects in the same space suggests, if not some behaviour analogies, or a potential of a collective experience, we could perhaps be mistaken seeing something other than what this appears to be : an exhibition of recent paintings by Charlie Hamish Jeffery. The variety of the series of paintings represented in the exhibition could be gathered under one generic definition assuming many forms : paint applied in a series of gestures on a surface more or less delimited by the edges of the canvas. They are all resulting from a similar activity, whose repetition generates new ways of painting – varying the expressive intensity of the gesture, or changing the protocole in order to cover the canvas – preventing any genealogical reading of a practice willing to let landscape give way to grid, or else, willing to affirm that flatness should lead towards the exploration of an illusionary space. Perhaps what they have in common is that they never confirm what they are – since the affirmative form is rare in Charlie Hamish Jeffery’s work, unless it is expressed in a manifesto in favour of doubt (Doubt as form). Their radiant occurrence in this colourful context as well as the poetic existence of the insects, and as with the majority of the artist’s works, they satisfy the laws of perpetual transformation, sending a signal of impermanence, as if what we are looking at now is already becoming something else.
translation: John O'Toole
The second Room of « Most people are wrong about things » lets viewers enter a painting containing other paintings. Caught in between two mirrors, this exhibition inside a painting extends itself in an infinite space, or the relentless repetition of an image of an exhibition. Other individuals might be attracted by the luminous tubes, often used by entomologists to attract different insects species on an observation surface, a device that the artist considers as an interesting reversed cinema phenomena. It is unlikely that this instinctive attraction has anything to do with identifying an artistic object through the window – even though the evolution of species comprises infinite potentialities – but has to do with the fact that the trajectory of insects is guided by the position of the stars ; in consequence, the artificial light provokes a severe disorientation. If the potential cohabitation between spectators and insects in the same space suggests, if not some behaviour analogies, or a potential of a collective experience, we could perhaps be mistaken seeing something other than what this appears to be : an exhibition of recent paintings by Charlie Hamish Jeffery. The variety of the series of paintings represented in the exhibition could be gathered under one generic definition assuming many forms : paint applied in a series of gestures on a surface more or less delimited by the edges of the canvas. They are all resulting from a similar activity, whose repetition generates new ways of painting – varying the expressive intensity of the gesture, or changing the protocole in order to cover the canvas – preventing any genealogical reading of a practice willing to let landscape give way to grid, or else, willing to affirm that flatness should lead towards the exploration of an illusionary space. Perhaps what they have in common is that they never confirm what they are – since the affirmative form is rare in Charlie Hamish Jeffery’s work, unless it is expressed in a manifesto in favour of doubt (Doubt as form). Their radiant occurrence in this colourful context as well as the poetic existence of the insects, and as with the majority of the artist’s works, they satisfy the laws of perpetual transformation, sending a signal of impermanence, as if what we are looking at now is already becoming something else.
translation: John O'Toole
Liste des œuvres :
List of works :
De gauche à droite,
sur le mur jaune :
Blood the suns milk - Meat sky landscape, 2017
peinture acrylique sur toile
Lines/grids - under lying, over laying - horse shaped donkeys roam the streets, 2017
peinture acrylique sur toile
triptyque
Pink mountain, with clouds variations, 2017
peinture acrylique sur toile
Under cover of darkness - green forest spaces, 2017
peinture acrylique sur toile
diptyque
Paintings for light fittings (fluorescent yellow, fluorescent red) or What tv station is in you?, 2018
peinture acrylique sur toile
sur le mur violet :
Paintings for light fittings (fluorecent yellow on white/blue ground) or what tv station is in you?, 2017
peinture acrylique sur toile
Small mountain landscape, 2017
peinture acrylique sur toile
sur le mur orange :
Scene for theatre, 2017
peinture acrylique sur toile
Paintings for light fittings - Screen, 2017
peinture acrylique sur toile
au sol :
Insect variations, 2010
pierre d'Espagne
30x30x30cm
intervention dans l'espace, pose d'un mur miroir et d'un néon UV dans la vitrine.
sur le mur jaune :
Blood the suns milk - Meat sky landscape, 2017
peinture acrylique sur toile
Lines/grids - under lying, over laying - horse shaped donkeys roam the streets, 2017
peinture acrylique sur toile
triptyque
Pink mountain, with clouds variations, 2017
peinture acrylique sur toile
Under cover of darkness - green forest spaces, 2017
peinture acrylique sur toile
diptyque
Paintings for light fittings (fluorescent yellow, fluorescent red) or What tv station is in you?, 2018
peinture acrylique sur toile
sur le mur violet :
Paintings for light fittings (fluorecent yellow on white/blue ground) or what tv station is in you?, 2017
peinture acrylique sur toile
Small mountain landscape, 2017
peinture acrylique sur toile
sur le mur orange :
Scene for theatre, 2017
peinture acrylique sur toile
Paintings for light fittings - Screen, 2017
peinture acrylique sur toile
au sol :
Insect variations, 2010
pierre d'Espagne
30x30x30cm
intervention dans l'espace, pose d'un mur miroir et d'un néon UV dans la vitrine.
From left to right,
on the yellow wall:
Blood the suns milk - Meat sky landscape, 2017
acrylic on canvas
Lines/grids - under lying, over laying - horse shaped donkeys roam the streets, 2017
acrylic on canvas
triptych
Pink mountain, with clouds variations, 2017
acrylic on canvas
Under cover of darkness - green forest spaces, 2017
acrylic on canvas
diptych
Paintings for light fittings (fluorescent yellow, fluorescent red) or What tv station is in you?, 2018
acrylic on canvas
On the purple wall :
Paintings for light fittings (fluorecent yellow on white/blue ground) or what tv station is in you?, 2017
acrylic on canvas
Small mountain landscape, 2017
acrylic on canvas
On the orange wall:
Scene for theatre, 2017
acrylic on canvas
Paintings for light fittings - Screen, 2017
acrylic on canvas
on the floor :
Insect variations, 2010
spanish stone
30x30x30cm
intervention in the space, installation of a mirrored wall and UV neon in the window.
on the yellow wall:
Blood the suns milk - Meat sky landscape, 2017
acrylic on canvas
Lines/grids - under lying, over laying - horse shaped donkeys roam the streets, 2017
acrylic on canvas
triptych
Pink mountain, with clouds variations, 2017
acrylic on canvas
Under cover of darkness - green forest spaces, 2017
acrylic on canvas
diptych
Paintings for light fittings (fluorescent yellow, fluorescent red) or What tv station is in you?, 2018
acrylic on canvas
On the purple wall :
Paintings for light fittings (fluorecent yellow on white/blue ground) or what tv station is in you?, 2017
acrylic on canvas
Small mountain landscape, 2017
acrylic on canvas
On the orange wall:
Scene for theatre, 2017
acrylic on canvas
Paintings for light fittings - Screen, 2017
acrylic on canvas
on the floor :
Insect variations, 2010
spanish stone
30x30x30cm
intervention in the space, installation of a mirrored wall and UV neon in the window.

Most people are wrong about things - salle 2, 2018
Affiche - Graphisme : Intercouleur
Charlie Hamish Jeffery, né en 1975 à Oxford, vit et travaille à Paris. Son œuvre, animée par des forces et des humeurs contraires, entre croissance et destruction, puissance créatrice et laisser faire, prend des formes multiples, où la sculpture, la poésie et la performance occupent une large place.
Il est diplômé de l’école des beaux-arts de l’Université de Reading (Royaume-Uni). Depuis le début des années 2000, il a participé à de nombreux programmes de performances et expositions collectives en France et dans le monde, dont, récemment, au FRAC Nord-Pas de Calais (2017), ou au Centre d’art Les Capucins à Embruns (2016). Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées, au Quartier, Centre d’Art Contemporain à Quimper (2011), à la galerie Florence Loewy qui le représente à Paris (2017), ou à la Kunsthalle Lingen en Allemagne (2017).
Il est diplômé de l’école des beaux-arts de l’Université de Reading (Royaume-Uni). Depuis le début des années 2000, il a participé à de nombreux programmes de performances et expositions collectives en France et dans le monde, dont, récemment, au FRAC Nord-Pas de Calais (2017), ou au Centre d’art Les Capucins à Embruns (2016). Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées, au Quartier, Centre d’Art Contemporain à Quimper (2011), à la galerie Florence Loewy qui le représente à Paris (2017), ou à la Kunsthalle Lingen en Allemagne (2017).
Charlie Hamish Jeffery, born in Oxford in 1975, lives and works in Paris. His work, animated by contrary moods and strengths, between growth and destruction, creative power and laisser faire, takes on multiple forms, sculpture, painting, poetry and performance are major components.
He graduated from the Fine Art School of Reading University (United Kingdom). Since the turn of the century, he has participated in a number of the performance programmes and collective exhibitions in France and around the world, including most recently at FRAC Nord-Pas de Calais (2017), au Centre d'art Les Capucins in Embruns (2016) or Le nouveau festival at Centre George Pompidou (2015) He has had several solo exhibitions including Le Quartier CAC in Quimper (2011) at The gallery Florence Loewy (2016 and 2017) who represent him in Paris and at Kunsthalle Lingen in Germany (2016)
He graduated from the Fine Art School of Reading University (United Kingdom). Since the turn of the century, he has participated in a number of the performance programmes and collective exhibitions in France and around the world, including most recently at FRAC Nord-Pas de Calais (2017), au Centre d'art Les Capucins in Embruns (2016) or Le nouveau festival at Centre George Pompidou (2015) He has had several solo exhibitions including Le Quartier CAC in Quimper (2011) at The gallery Florence Loewy (2016 and 2017) who represent him in Paris and at Kunsthalle Lingen in Germany (2016)
La Salle de bains reçoit le soutien du Ministère de la Culture DRAC Auvergne-Rhône-Alpes,
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.
de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.


